Randonnées inter
générations
Jura 2016
Juin 2016:
Alexandre mon
petit fils a 15 ans, il est temps de l'initier aux joies du VTT
itinérant.
Programme: la Grande Traversée du Jura (GTJ en
abréviation) sur 6-8 jours.
La GTJ traverse le Doubs,
le Jura et l'Ain du nord au sud sur 350 km en partant de Mandeure,
près de Montbéliard, pour terminer à Culoz près d'Annecy.
Petit inconvénient: le
temps a été très humide depuis plusieurs mois et cet itinéraire
étant en sous bois risque d'être boueux.
Deux avantages de la GTJ:
- il existe des parcours alternatifs plus faciles (GTJ light) lorsque la piste est trop difficile ou trop technique,
- il y a beaucoup de possibilités d'hébergement le long de la traversée.
Cartographie
Le guide Chamina: “Grande
Traversée du Jura” fournit toutes les indications géographiques
(cartes, info locales, instructions) et logistiques (hotel, gares,
etc.). Personnellement pour des raisons de poids je préfère le
système des guides “à fiches” qui permet de ne prendre que les
fiches nécessaires et non tout un livre, mais ce n'est pas une
option pour ce guide.
J'avais installé
sur mon GPS la trace du parcours, trouvée sur
https://www.utagawavtt.com/
(un très bon site d'infos pour les balades en VTT). J'avais aussi
fait des captures d'écran de tout l'itinéraire tracé sur
openrunner,
que j'avais chargé sur mon téléphone mobile. Ce système évite
de prendre des cartes mais par contre il faut pouvoir recharger GPS
et téléphone d'où la nécessité d'emporter, chargeur et câbles
adéquats sont indispensables, l'emploi d'un panneau solaire est à
évaluer.
Samedi:
La première soirée est
passée à éliminer au maximum tout ce qui n'est pas absolument
indispensable tout en s'assurant d'emmener le nécessaire. Sur les
“bons” conseils de son grand-père Alexandre réussit à réduire
le poids dans ses sacoches à quelques kilos, quant à moi le sac à
dos semble déjà trop lourd!
Dimanche: Mathay-St Hippolyte GPX
Apres quelques
appréhensions nous laissons la voiture dans le parking du restaurant
où nous avons diné hier soir; en effet la patronne de l'hotel “les
Malletieres” (tel: 03 8135 3286) à Mandeure nous prévient qu'il
y a de fréquents actes de vandalisme (bris de fenêtre, vols, etc.)
sur les voitures stationnées plusieurs jours.
Dés les premiers
kilomètres nous confirmons mes appréhensions: la piste est boueuse,
très boueuse et ce sont deux VTTistes bien crottés qui atteignent
le sommet du plateau entre Mandeure et Pont-de-Roide; les quelques
traversées de pâturages ne font qu'empirer les conditions. Bon
début pour Alexandre, il voit ce que sont de mauvaises conditions
VTT, mais ça n'a pas l'air de le décourager, au contraire!
Descente sur
Pont-de-Roide, ce qui permet à la boue qui était dans les crampons
des pneus d'être projetée sur les cyclistes, et remontée vers le
mont Echeroux avec un “arrêt-tourisme” au fort des Roches
(ouvrage défensif construit à la fin du 19 siècle qui surveillait
la vallée du Doubs et la route Vesoul-St Hippolyte) en compagnie de
quelques joggeurs. La vue sur la vallée du Doubs est assez
impressionnante, l'emplacement du fort était bien choisi.
Descente sur St-Hippolyte
pour trouver une chambre à l'hotel le Bellevue (tel: 03 8196 5153).
Acceuil sympa mais étant dimanche soir ils ne servent pas le diner.
La première priorité consiste à nettoyer les vélos couverts de
boue au seul endroit possible: une station de lavage auto avec un
karcher que nous réglons à la pression minimum pour éviter
d'endommager les roulements, on reconnait à peine les vélos
tellement ils sont propres. Puis c'est au tour des cyclistes de
prendre leur douche, je passe le premier connaissant la tendance
d'Alexandre à prendre des douches très (trop?) longues.
Apres une promenade dans
St-Hippolyte parmi les maisons à tourelles, l'église du 14ieme
siècle et l'ancien couvent du 18ieme, nous dinons au restaurant
St-Hippolyte avec vue sur le Doubs qui déborde son lit. Alexandre
mange de bon appétit et apprécie ce restaurant beaucoup plus
luxueux que ceux que je fréquente normalement et spécialement en
balade VTT!
Diner (avec vue sur le Doubs en crue) |
Heureux!!! |
hotel Le Bellevue à St-Hippolyte |
Le rythme est donné:
cette traversée du jura sera une succession de montées sur un
plateau et de descentes pour traverser une riviere et de remontées
sur le plateau suivant. Le tout sur des pistes souvent boueuses.
Un des avantages de faire
une balade avec Alexandre est qu'on part tard; je m'explique: ce
matin à mon réveil (07:00) ciel couvert et brouillard, le temps de
s'organiser etc. on part à 10:00 sous un ciel dégagé et sous le
soleil! Néanmoins je continue d'imposer le réveil à 07:00-07:30
sinon on ne part pas avant midi.....
La piste est caillouteuse,
donc peu de boue et nous pédalons allègrement en profitant des
conditions favorables, picnic dans les bois d'épicéa et de pins
d'au moins 20 mètres de hauteur absolument rectilignes, je remarque
meme des noisetiers de 10-15 m de haut complétement rectilignes,
impressionnant!
de beaux arbres bien droits |
le champion |
encore lui |
Un menu équilibré |
Menu standard pour le
picnic: carottes, pain, saucisson et chocolat pour le plus grand
bonheur d'Alexandre, pourquoi changer quand on a trouvé le menu
idéal? Nous avons suivi la GTJ light en passant par Damprichard
pour éviter des montées difficiles. Nous rejoignons la piste
normale au belvédère de la Cendrée offrant de beaux panoramas sur
la Suisse et les falaises d'escalade.
Apres
Fournet-Blancheroche, de nouveau la GTJ light jusqu'au Pissoux.
Nous décidons de
continuer jusqu'à Morteau car les prévisions météo pour demain ne
sont pas bonnes. Nous passons le belvédère du saut du Doubs avec
une jolie vue panoramique sur le Doubs et trouvons une chambre à
l'hotel “la guimbarde” (tel:03 8167 1412), l'hotel “les
montagnards” (tel: 03 8167 0886) étant complet.
VTTistes au belvedere du saut du Doubs |
Diner au
restaurant “le chaudron” où nous choisissons le menu “la
belle de morteau” soit: saucisse de morteau (fumée dans un “tuyé”,
cheminée typique de la région) avec cancoillote (fromage fondu
tiède) et pommes de terre sautées avec des lardons; pas vraiment
léger léger, mais nous avons brulé des calories sur ces 60 kms
aujourd'hui. Pour continuer avec les produits régionaux, Alexandre
goute une Mortuacienne la “reine des limonades” fabriquée
à Morteau. Le soleil ayant brillé toute la journée il a pris
quelques coups de soleil sur les bras et les jambes, mais ne s'en
plaint pas.
"tuyés", cheminées pour fumer les saucisses de Morteau |
Ce matin nuages bas et
pluie, ce qui arrange les coups de soleil d'Alexandre, mais pas le
plaisir de notre balade. Nous mettons en haut du sac imperméables
et sur-chaussures car nous en auront surement besoin. Effectivement
il se met a pleuvoir.
chemin boueux |
un autre |
jolies traces |
encore de la boue |
La piste entre la Seyne et
les Essarts est couverte de boue et nous ne pouvons traverser qu'à
pied, s'ensuit la traversée de pâturages boueux où il est
difficile de voir par où passe la piste, ce qui oblige à crapahuter
dans l'herbe mouillée. Avant d'arriver à la Combe-d'Hauterive nous
voyons la piste qui traverse encore un pâturage plein de boue et
décidons de prendre la route goudronnée jusqu'à la Perdrix en
passant par Hauterive-la-Fresse dans la république du Sauget. Une
république folklorique autoproclamée en 1947 qui couvre une
centaine de kilomètres carrés, pas de contrôle douanier ou
d'identité pour y entrer ou en sortir!
Commençant à sentir le
froid et fatigués de ces chemins boueux nous suivons la route
départementale jusqu'à Pontarlier où nous trouvons une chambre à
l'hotel St Pierre (tel 03 8146 5080) sur la place du meme nom. Tout
de suite douche chaude et étalage de nos habits sur les fenêtres
pour les mettre à sécher.
risque de pluie |
repos pour le grand-père |
il faut que ça sèche |
nuit de la musique, vue de notre chambre, hélas! |
Déjeuner “à la turque”
(doner-kebab chez ali baba!) et promenade en ville car la pluie s'est
arrêté. Nous observons les préparatifs pour la fête de la musique
qui a lieu ce soir (21 juin) dans toutes les villes de France . De
retour à l'hotel nous remarquons une semi-remorque garée en face de
l'hotel.
Catastrophe! cette
semi-remorque servira de scène pour un orchestre qui va jouer a
plein volume jusqu'à 01:00 du matin. Heureusement les fenêtres
sont de très bonne qualité et isolent du bruit, mais pas
complètement.
Apres un couscous abondant
(la Medina, 4 bis Rue Saint-Paul)
nous essayons de nous endormir malgré la musique.
Mercredi: Pontarlier-les Luisots GPX
Je laisse Alexandre dormir
tard (08:30) pour récupérer un peu de sommeil après cette nuit
“musicale” et j'en profite pour aller à la gare m'informer des
possibilités de retour de Morez ou de St-Claude vers Montbéliard
par train. Rien de facile: il faut changer 2 ou 3 fois, éviter les
TGV qui n'acceptent les vélos que démontés dans des housses, avec
une arrivée tard dans la soirée à Montbéliard obligeant à rouler
de nuit jusqu'à Mandeure pour retrouver la voiture. La région est
vraiment très mal servie par les trains. De plus les prévisions
annoncent le retour de la pluie dans 2-3 jours. Je décide alors de
rentrer a Mandeure en vélo en suivant des pistes différentes de
celles prises à l'aller.
Le temps est au beau fixe
et c'est un plaisir se promener en VTT sous le soleil. En arrivant a
Morteau nous avons faim et soif et décidons pour une pause prés de
la gare dans un café qui vend un peu de tout mais surtout des
sandwiches fait maison, de la limonade (la fameuse Mortuacienne,
reine des limonades) et une mousse pour moi.
sympa, le VTT au soleil |
paysage typique |
vers Morteau |
cyclistes au soleil |
essai (raté) de traversée de gué |
pause déjeuner |
L'après midi est agréable
et après quelques appels sans réponse pour trouver où dormir ce
soir, je réserve à la ferme Morin, au lieu-dit les luoisots
(tel: 03 8168 8704)). Une très belle ferme traditionnellee
franc-comptoise, grande chambre, dinersympathiquee avec d'autres
vacanciers, et maison superbe. Cette maison offre six chambres et
environ 800-1000 m2 d'espace qu'ils ont utilisé pour mettre billard,
tables de ping pong, baby foot,, salle de lecture, salle de TV, salle
d'info sur la région, etc. à la disposition des clients. Il existe
meme des fermes encore plus grandes!
ferme Morin |
Jeudi: les Luisots-St Hippolyte GPX
Encore une très belle
journée, on en avait besoin!
Départ vers “la
cendrée” puis Charmauvillers (via la GTJ light) et descente
de 2 km vers le pont sur le Doubs, frontière entre la france et la
suisse. La pente de la descente est de 20%, et il vaut mieux éviter
de toucher les disques de freins car ils sont surchauffés. En fait
mes plaquettes de freins seront vitrifiées après cette descente et
bruyantes à l'usage; de retour en Italie il me faudra sabler les
plaquettes avec du papier de verre pour éliminer cette
vitrification!. On entre en Suisse sans aucun contrôle.
la "cendrée" |
plante le long du Doubs (cote suisse) |
Nous longeons le Doubs du
coté suisse jusqu'à Goumois où nous déjeunons . Les autres
convives sont typiquement suisses et ressemblent vraiment aux
personnages d'Obelix en Helvétie! Notre discussion avec notre
voisine de table fait apparaitre un très net désaccord entre les
suisses francophones et germanophones!
frontière Suisse-France |
pause déjeuner en Suisse |
Le retour en France sous
l'oeil d'un policier suisse peu intéressé par ces deux cyclistes.
Nous longeons le Doubs du cote français jusqu'au moulin du plain
pour remonter sur le plateau du Maiche en suivant la GTJ light. Dure
et longue montée pour un dénivelé de 400 mètres au cours de
laquelle Alexandre me distance rapidement.
Fessevillers, Trevillers
puis descente sur St-Hippolyte où nous nous installons de nouveau à
l'hotel Bellevue. J'ai trop utilisé mes freins lors de la descente
vers le pont du Doubs et ils sont franchement bruyants. Il va
falloir régler le problème à mon retour en Italie.
Nous rencontrons deux
VTTistes qui commencent juste le meme circuit et sont un peu inquiets
des conditions de la piste, nous ne pouvons pas vraiment les
rassurer, seulement leur indiquer les endroits franchement mauvais.
Diner en plein air sur la
terrasse de l'hotel. Petite balade digestive pour constater que le
niveau du Doubs a bien baissé depuis notre dernier passage. Je
m'informe auprès de l'hotellier sur la possibilité de longer le
Doubs pour retourner à Mandeure demain sans faire les montées et
descentes de la GTJ. Il m'informe qu'il existe bien un sentier et
des petits chemins qui éviteront la grande route.
le Doubs à St-Hippolyte a retrouvé son lit |
Vendredi: St Hippolyte-Mathay GPX
Encore du soleil ce matin!
Petite journée prévue puisque nous longerons le Doubs et arriverons
probablement en fin de matinée à Mandeure.
Nous pédalons
tranquillement le long du fleuve en traversant Pont-de-roide,
Bourguignon et Mathay toujours sur des petites routes ou meme des
pistes étroites, c'est vraiment agréable d'éviter l'asphalte.
Nous retrouvons la voiture (intacte) au parking du christie's bar.
Bière et Mortuacienne
pour célébrer la fin du périple puis chargement des vélos,
changement de vêtements et départ vers Mulhouse. Après un arrêt à
la station SNCF pour prendre le billet de retour sur Paris
d'Alexandre. Comme il est impensable de rentrer les mains vides on
s'arrête pour acheter du fromage: Comté et Morbier bien sur!. Les
prix sont nettement plus intéressants qu'au marché du boulevard
Blanqui à Paris!
Pour l'après-midi j'ai
prévu une visite de “la cité de l'automobile” à Mulhouse.
C'est le musée automobile où il y a le plus de Bugatti au monde,
une collection vraiment superbe 3 Bugatti “royale” et des
dizaines de type 35. Vraiment impressionnant de voir ces rangées de
Bugatti de course.
et une Royale |
et une autre! |
et encore une! |
celle-ci n'est pas une Royale |
au choix, mais laquelle choisir? |
Il y avait un atelier Peugeot où il etait possible de faire un tonneau: une 205 était montée sur une "broche", les passagers (Alexandre et moi) invités à monter dans la voiture, à mettre les ceintures de sécurité bien serrées, et à mettre les mains sur le toit pour se caler. Et puis la "broche" tourne très vite et fait faire 2 tonneaux successifs, assez impressionnant en conditions controllées, je peux imaginer qu'en conditions réelles ça doit etre très déroutant (c'est le mot juste!)
Je dépose Alexandre a la
gare de Mulhouse et trouve une chambre à l'hotel au lion rouge
à Bartenheim à quelques kilomètres de Bale. Un gros orage éclate
pendant le diner qui coupera l'autoroute Colmar-Strasbourg, ce qui
n'aura pas arrangé la situation des chemins VTT en ce qui concerne
la boue!
Conclusion:
La boue et le temps
variable (euphémisme!) n'ont pas coopéré à rendre cette balade
aussi agréable qu'elle aurait pu être. La GTJ reste une bonne idée
pour une première randonnée en VTT: pas trop difficile et beaucoup
d'hébergements. Néanmoins les paysages restent peu variés et la
vue est rarement dégagée. Il est peu probable que j'y retourne. Je
m'orienterais plutôt vers la traversée du massif central ou vers le
Vaucluse (mont Ventoux, dentelles de Montmirail, montagne de Lure
etc.).
Alexandre était de bonne
compagnie, il est costaud et surtout ne se plaint jamais. Je crois
qu'il a bien aimé ce périple et aimerait en faire d'autres, que ce
soit avec moi ou d'autres personnes (ce qui serait une bonne idée vu
que je ne serais pas capable de le suivre pour très longtemps!).
Le point de vue d'Alexandre:
C'était ma première randonnée en VTT de plus que quelque heures.
C'était difficile pour moi à certains endroits, surtout sur les parties boueuses, quand de l'expérience aurait été utile pour mieux juger où passer.
Le chemin parcouru était magnifique. On a longé des falaises, traversé des champs, gravi des montagnes (bien que basses, étant celles du Jura), traversé des forêts. On a aussi vu des limaces (il y en avait partout, même sur le chemin, grosses et oranges), puis des papillons.
Personnellement, malgré les coups de soleil, la pluie, la boue, j'ai adoré cette aventure avec mon grand père. L'hôtel de luxe, le lit propre, la douche chaude et le dîner au restaurant chaque soir ont sûrement contribué à cette super expérience.
Le point de vue d'Alexandre:
C'était ma première randonnée en VTT de plus que quelque heures.
C'était difficile pour moi à certains endroits, surtout sur les parties boueuses, quand de l'expérience aurait été utile pour mieux juger où passer.
Le chemin parcouru était magnifique. On a longé des falaises, traversé des champs, gravi des montagnes (bien que basses, étant celles du Jura), traversé des forêts. On a aussi vu des limaces (il y en avait partout, même sur le chemin, grosses et oranges), puis des papillons.
Personnellement, malgré les coups de soleil, la pluie, la boue, j'ai adoré cette aventure avec mon grand père. L'hôtel de luxe, le lit propre, la douche chaude et le dîner au restaurant chaque soir ont sûrement contribué à cette super expérience.
carte de remerciements d'Alexandre. |