2002 - VTT dans les Cevennes


Balade en VTT dans les Cévennes
Birnie et Jacques (27 mai – 2 juin 2002)





Lundi 27 mai : St Jean de la Blaquière-Frouzet (68 kms)


Chargement des vélos et départ après le petit déjeuner. Dés la sortie de l’hôtel je dis à Birnie de tourner à gauche sur la route. Coup de chance elle descend en pente douce (ceci aurait du m’étonner) au milieu des vignes au soleil, en somme le parcours idéal. Après 5 kms nous arrivons à une intersection et après quelques hésitations de ma part il me fallut admettre que nous étions partis dans la mauvaise direction ! Retour, ce coup-ci ça monte, re-passage devant hôtel et direction St Jean de la Blaquiére parmi les champs de vigne. Le vent que nous avions dans le dos arrive maintenant de face mais il nous rafraîchit de nos efforts à la montée. S’ensuit une longue montée (D153) parmi les vignes, les oliviers puis la forêt méditerranéenne, chênes verts, genêts en fleur et asperges sauvages. La vue est belle (nous grimpons !), la route peu fréquentée et le temps agréable, conditions optimales pour ce genre d’exercice. Nous passons la Rouquette, en fait quelques maisons au bord de la route, et continuons la montée jusqu'à la D9. S’ensuit une belle descente sur Arboras, un petit village bien tranquille. Dés la sortie nous empruntons une petite route (D122) comme on les voudrait toutes, étroite, peu de circulation, en montée légère. Nous passons des champs de vigne et je montre à Birnie un de ces fameux causses, ces plateaux découpés par les rivières qui se sont enfoncées dans le calcaire au cours des siècles. Nous longeons la montagne du mont St Baudille au sommet duquel il y a une station de transmission.


St Jean-de-Buéges (Château fort et le roc en surplomb)

Route sous le mont St Baudille







Nous passons une bergerie qui vend du fromage, mais pas de pain, dommage nous ne pourrons pas manger de sandwich dans ce joli coin, puis les Lavagnes toujours en longeant la chaîne de montagne et croisons un groupe de VTTistes qui s’amusent à monter toutes les montagnes sur leur chemin, ils n’ont pas de bagages eux ! …. ils viennent de finir le cirque de l’infernet. Après les Lavagnes longue descente rapide, passons Pégairolles-de-Buéges puis continuons sur St Jean-de-Buéges, où il y a un splendide château fort, mal placé car il y a un rocher au-dessus qui devait faciliter la tache des attaquants éventuels.

Le village est envahi d’étudiants allemands en train de dessiner les maisons, les arbres, le château, etc.… Il y a un bar dans le village sous les platanes, en plein courant d’air, où nous décidons de déjeuner. Manque de chance la cuisine vient de fermer. A notre demande d’un sandwich on nous répond qu’il n’y a plus de pain. Devant nos questions le barman nous dit qu’en fait le pain est surgelé. Nous acceptons le risque et dégustons un excellent sandwich au pâté avec vin rosé et eau de Badoit. Un repos (et repas) bien mérité.

Remontée sur Causse-de-la-Selle et passage près du barrage sur l’Hérault, route sympathique puis descente sur St Martin de Londres où il nous est impossible de trouver quelque logement que ce soit, la seule possibilité étant la bergerie du Bayle à Frouzet (04 6755 7216) (d’après la mairie et pour future référence le meilleur endroit serait chez Mlle Elizabeth Noualhac, Le grand chemin, 34380 Notre Dame de Londres, tel : 04.67.55.01.36 qui loue des chambres dans son manoir). Appel pour réserver et on reprend la route d’où nous venions pour 6 km (en montée). La bergerie du Bayle est une superbe bâtisse, ancienne bergerie transformée en gîte.


La bergerie du Bayle

On nous accorde une chambre juste pour nous, et nous rencontrons le proprio et sa femme plus les autres locataires dont un groupe de jeunes étudiants supérieurs en hydrologie. Dîner sympa où la voisine de Birnie (Bruna Grizzetti :brunag@libero.it) est intéressée par la FAO. Le sommeil ne se fit pas attendre longtemps et la nuit fut réparatrice et sans aucun bruit, à part quelques ronflements.



Mardi 28 mai : Frouzet-Mialet (65 kms)

Soleil et belle brise sont au rendez-vous ce matin. Re-descente sur St Martin-de-Londres (Prieuré donné à l'abbaye de Gellone à St-Guilhem-le-Désert en 1088), dont le nom vient de lund en celtique qui veut dire marais, et s’est transformé en Londres actuel. L’église du XI, malheureusement fermée, est située sur une place dont tous les bâtiments sont de la même époque et fort bien restaurés. L’ensemble est superbe, mais crottes de chiens partout sur la place, dommage !


Place de l’église (X siècle) à St Martin de Londres


Faible montée sur la D 122E petite route étroite idéale pour des vélos sur laquelle nous ne rencontrerons aucun trafic. Nous passons sous le pic Saint Loup et continuons sur un plateau aride où la végétation est rabougrie et survit avec un minimum d’eau. Au Pont de Januq nous prenons la direction du Mas de Murle, la route est encore plus étroite et déserte. Au Mas de Murle nous sommes accueillis par des signes « propriété privée », « défense d’entrer », « entrée interdite, continuez à vos risques et périls » etc. Nous passons outre et prenons un chemin en terre où les VTT (et eux seuls !) sont à leur aise. A une bifurcation la route devient de plus en plus incertaine et finalement des pierres en barrent manifestement l’accès. Un berger nous dit de ne pas nous préoccuper et de continuer nous donnant quelques indications générales sur la direction à suivre. Heureusement car le chemin disparaît complètement et nous naviguons au pif pour finalement retomber sur la route que nous voulions la D107EA. Une splendide descente sur route goudronnée nous amène à Pompignan, un village complètement endormi au milieu des vignes, seule la boulangerie est ouverte où nous achetons des fougasses (pains avec un genre de rillettes) et des pains à la viande que nous accompagnons de rosé au bar local, où nous sommes les seuls clients, plutôt gras comme déjeuner. Toutes ces villes donnent l’impression d’être complètement éteintes, peut-être à cause du soleil et de la chaleur ? Le repos est agréable car le soleil commence à chauffer sérieusement, visite rapide à l’église sur le portique de laquelle on voit écrit : liberté, égalité, fraternité, un reste de la révolution ?

De Pompignan la route D181, plate et sans grand intérêt (quoique c’est ici que j’ai appris que le buis s’appelle box en anglais et non pas yew !), nous porte à Fressac puis St Félix de Pallières. De là nous continuons sur Anduze où nous arrivons par une sympathique descente sur la D133. Bière et visite au bureau du tourisme. La ville est pleine de touristes (beaucoup d’allemands) et de cyclistes.

Anduze (vue générale)
Anduze (tour de l’horloge, 1320)

L’hôtel que nous avions réservé n’est pas sur l’itinéraire de demain et il nous faudrait faire 3-4 kms supplémentaires. Je demande à un monsieur la route pour aller aux cols d’Uglas et de Jalcreste, il suggère discrètement de modifier notre programme qui lui parait trop ambitieux (nous voulions grimper le mont Lozère le surlendemain). Il est lui-même cycliste (Docteur Desseauve, Majencoule, 30140 Mialet) et nous recommande l’Hôtel Le Pradinas (tel 04 6685 0134) et d’aller jusqu’à St Germain de Calbreste le lendemain. Nous nous rallions à sa suggestion et réservons (vraiment le téléphone portable est indispensable pour ce genre de randonnée !) deux chambres dans cet hôtel très agréable, remis à neuf et avec piscine. Excellent dîner arrosé comme d’habitude avec un rosé local.



Mercredi 29 mai : Mialet-Lou Serre de la Can (près de St Germain-de-Calberte) 36 kms

Départ vers les 10 heures sur cette route (D50) fréquentée par de nombreux cyclistes et peu d’autos mais un peu trop grande à notre goût. La vallée est très agréable, verdoyante et ensoleillée. Juste avant de rejoindre St Jean-du-Gard nous prenons la D983 qui longe les gorges du Gardon de Mialet. Route en montée lente et régulière, peu de trafic avec de très beaux points de vue. Nous sommes en terrain schisteux et les maisons sont faites (et bien faites !) en pierres locales, nous changeons de terrain, ça monte et la végétation est montagnarde. Sur la route, cerisiers, châtaigniers et même pins. Nous passons St Etienne Vallée Française (drôle de nom, en fait Vallée Française est le nom de l’une des trois hautes vallées du Gardon, les autres étant : vallée Borgne et vallée Longue) où nous déjeunons au Martinet, petit resto hors du bruit des autos mais très fréquenté par une clientèle fidèle, puis montée sur St Germain-de-Calberte.

Pendant que Birnie continue sous le soleil (mad dogs and englishmen in the midday sun ! ! !) je prend une petite sieste en cours de route, m’arrête pour piquer des cerises en bord de route et enfin retrouve Birnie au village vers les 13 :30. C’est un vieux village établi au XIII siècle, dont le nom pourrait venir de son emplacement cale : « endroit plat bien exposé » et berte : « verte ». Mon téléphone se met à sonner ! (Betsy est à Edinburgh et il a plu toute la semaine, elle rentre demain à Rome en attendant ses copines joueuses de viola di gamba). Sur la place du village, mauvaise surprise, il reste encore 4 kms jusqu’au seul hôtel de ce village. En avant ! Et c’est la pire montée de notre périple, côte sur 4 kms à 12-15 %, en plein soleil. Nous maudissons cent fois la réceptionniste qui ne nous a pas prévenu. Nous passons successivement une très belle châtaigneraie et une carrière de schiste mais ça monte vraiment dur, dur. Enfin nous arrivons à l’hôtel Le petit Calbertois (tel : 04 6645 9358). Complexe de 5 étages dessiné par les élèves de Le Corbusier au début des années soixante et vraiment pas très beau.


Hôtel  Le petit Calbertois

On nous offre des excuses pour ne pas nous avoir prévenu et, bien plus appréciée, une bière fraîche! Douche, et sieste pour récupérer. Birnie est vraiment incroyable, pas une plainte, il pédale à son rythme, ne descend pas de vélo et arrive pratiquement en même temps que moi. Peu de mes compagnons précédents aurait pu faire cette montée comme il l’a fait, je viens de lui décerner son surnom Diesel Birnie (rien ne l'arrête, peu d’entretien, le moteur tire toujours quelles que soient les conditions, une excellente similitude !) Bravo Birnie !

Quelques pastis avant le dîner on tôt fait de nous remettre en forme. Un couple arrive à pied de Florac, ils suivent le sentier de Stevenson et nous disent que le GR est passable en VTT. Le patron de l’hôtel a créé une association qui convoie les bagages des randonneurs d’hôtel en hôtel, une excellente initiative; dans ces conditions Betsy accepterait sûrement de m’accompagner pour faire ce sentier d’une dizaine de jours. Un beau projet de retraite ! Dîner léger et sympa avec, bien sûr, rosé local ! Je donne à ces randonneurs les coordonnées de Christiane car ils veulent faire la partie espagnole du chemin de Compostelle.



Jeudi 30 mai : Lou Serre de la Can-Florac (43 kms)

Comme d’habitude grand soleil ce matin, nous avons vraiment de la chance, pourvu que ça tienne pour l’Aigoual ! Excellent petit déjeuner avec de la crème de marrons locale, un vrai délice. Le GR 67a est idéal pour les VTT, personne, un chemin large et balisé en pleine forêt, avec de temps en temps des ouvertures sur les Cévennes et l’Aigoual, notre objectif pour demain. Le ciel se couvre mais ça rafraîchit pendant les montées. Nous passons la pierre plantée et le plan de Fontmort (l’enfant mort) où nous reprenons la D13 qui nous porte à Barre des Cévennes (altitude 980 mètres ! on commence les grimpettes sérieuses). La route est vide, quelques gouttes de pluie, nous sommes vraiment en milieu montagnard, pins, prairies et pas grand-chose d’autre. Diesel Birnie s’arrête pour un café au lait et immédiatement après le ciel s’éclaircit et le soleil apparaît. Nous rejoignons la grande route vers Florac (D9) d’où nous avons une vue superbe sur le causse Méjean (notre objectif pour demain). Belle descente rapide sur Florac où nous arrivons en début d’après-midi. Déjeuner à la Strada sous les platanes de la place, balade en ville et les hôtels intra-muros étant pleins on va à l’hôtel Rochefort 1-2 kms à l’extérieur de la ville. Douche, sieste et préparation pour la suite du voyage (principalement réservations d’hôtels). Re-balade en ville le soir, dîner pas fameux à l’hôtel et tôt couchés car demain on grimpe.



Vendredi 31 mai : Florac-le Mont Aigoual-L’esperou (65 kms)

Surprise au réveil à 06 :00 : épais brouillard. Nous partons à 06 :30 dans un brouillard qui enveloppe toute la ville et la vallée de Florac, et à ce moment-la Birnie m’annonce que c’est aujourd’hui son anniversaire ; Happy Birthday to you Birnie ! ! ! C’est un peu frisquet mais au moins nous ne serons pas en plein soleil pour la montée qui nous attend. Il s’agit de grimper 500 mètres sur 5-6 km pour atteindre le causse Méjean. Effectivement ça monte, la stratégie est que chacun monte à son rythme et tous les quarts d’heure je m’arrête et attend Birnie, ce qui ne prend que quelques courtes minutes. Après 45 minutes nous sortons du brouillard et voyons le bord du causse, d’énormes blocs de calcaire blanc qui sont nettement plus proches que du fond de la vallée, nous gagnons bien de l’altitude...


Vue typique de bord de causse

Le causse est enfin atteint après 1:30 de montée, qui finalement n’était pas aussi dure que je l’aurai cru, mais Birnie est peut-être d’un avis différent. Le causse est relativement plat avec quelques champs de superficie plutôt restreinte et le reste est du caillou avec une maigre végétation sauf pour les plantations de pins ici et là. Nous quittons rapidement la route goudronnée pour prendre des petits chemins, et arrivons au lieu-dit La Fajolle, une grosse ferme toute seule entourée de champs, dont la fermière nous dit que la route est effacée et que nous ne pouvons pas passer. Nous insistons expliquant qu’en VTT on passe partout, mais manifestement elle ne veut pas que les gens traversent ses terres ! Demi-tour vers CrosGarnon, Diedou et Gosroux pour passer derrière La Fajolle ; environ 10 kms en plus. Nous savons qu’il y a moyen de rejoindre le Chaos de Nîmes le Vieux par cette route car elle m’a été mentionnée hier par un loueur de VTT. Comme d’habitude la carte au 1/100,000 n’est pas assez précise mais on finit par deviner la route et roulons dans ce décor superbe, en plein soleil pour 2 heures.


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Paysages typiques des causses
                                           
Nous rejoignons la route goudronnée qui porte au Chaos de Nîmes le Vieux et faisons une halte buvette-sandwich à Villeneuve (altitude 1093). Sandwich de pâté de mouton et salade délicieuse arrosés de ... bières. Passons devant les rochers de Nîmes le Vieux on dirait vraiment des maisons de loin. Descente parmi un troupeau de moutons sur le col de Perjuret. Au col la géologie change complètement, d’un milieu calcaire en plateaux on tombe sur un relief de montagne avec vallées et des forêts (une très belle hêtraie à cette altitude). Et la route commence à monter, ce qu’elle fera jusqu’à l’Aigoual (altitude 1571m dixit la table d’orientation au sommet). La vue est splendide mais pas assez pour voir la mer ou les alpes à cause de la brume de chaleur. En tout cas très différent de mon dernier passage avec Betsy quand la visibilité était de 5 mètres environ ! Bières et repos au sommet.

Ensuite descente sur l’Espérou où nous trouvons l’hôtel du Touring et de l’Obervatoire (tel 04 6782 6004).


Hôtel du Touring et de l’Observatoire, L’esperou

L’hôtel est dans la même famille depuis 3 générations et est l’exemple typique du petit hôtel d’autrefois, une salle de bains toute petite, un WC sur lequel on ne peut s’asseoir que de biais, une cabine de douche où on se cogne les coudes et un système de robinetterie semi moderne, du papier peint rose et blanc à motif sur les murs, du linoléum ressemblant à du parquet de chêne, des rideaux en fausse dentelle, enfin tout !. Douches et pastis pendant que Birnie se repose, et quand il arrive après quelques minutes il fait servir le champagne pour son anniversaire, généreuse idée ! L’hôtel est occupé par un groupe qui suit le sentier des 4000 marches une balade en ligne de crête, s'apparentant à un immense escalier. Nous rencontrons un allemand (Berndt Bosse, Egon St 7, D-79106 Freiburg, email : spielraum.freiburg@t-online.de) qui se balade tout seul dans la région pendant que sa famille est en vacances, nous dînons ensemble et terminons fort tard quand l’aubergiste nous demande gentiment de vider les lieux. Une belle journée au cours de laquelle nous avons eu beaucoup de chance pour le temps. Aucun problème pour s’endormir !



Samedi 1 Juin : l’Esperou-Cirque de Navacelles (77 kms)

Petit déjeuner sur la terrasse au soleil. Le programme est de descendre jusqu’au cirque de Navacelles. Hélas il nous faudra d’abord gravir le col sous le Pic de la Barrette 1324 m soit une grimpette de plus de 200 m. Ensuite par la D329 descente impressionnante (la pente devait être supérieure à 15 % en bien des endroits) toute sur les freins, et nous croisons plein de cyclistes qui eux montent, ils ont bien du courage, mais ils ne sont pas chargés eux. Champs de Genets, pinède, châtaigneraies, décor superbe avec des vues sur toute la partie sud des Cévennes.

En descendant de l’Esperou

Gorges typiques


Nous passons Mandagout et rejoignons Le Vigan qui est en pleine effervescence à cause d’un rallye auto qui empruntera la route dont nous arrivons. On apprend aussi que le rallye passe sur notre prochaine section de route à partir de 15:00. Vu qu’il est déjà midi, départ immédiat pour St Bresson. Longue montée sympathique sur la D110, aucun bar à St Bresson et nous déjeunons de 3 tranches de saucisson et d’un bout de pain. Descente sur 12 kms jusqu’à St Laurent le Minier où nous prenons une bière sur la place sous les platanes heureux d’être passés avant le rallye auto. Petite ville très (trop) calme, les égouts se versent dans des tuyaux qui longent la rivière et il ne faut pas beaucoup d’imagination pour deviner ce qui se passe quelques kilomètres en aval. Nous sortons de la ville par le pont sur la Vis où des jeunes plongent du pont et nagent dans une piscine naturelle en dessous. De l’autre côté un très joli château du XVII siècle, avec vue sur le pont. La route longe les gorges de la Vis mais ce n’est pas très beau et en plus il y a trop d’autos.

A Madières quelques minutes de repos avant d’attaquer la montée (3-4 kms) vers le causse Larzac. La journée a été longue et nous n’avons pratiquement rien mangé et c’est le coup de pompe dans la montée qui dure dure dure, heureusement le soleil est coopératif et se cache pour la montée. Quelques kilomètres sur le causse (très semblable au causse Méjean) et nous voici au surplomb du cirque de Navacelles. Birnie a l’excellente idée de prendre des crèmes glacées (Magnum double chocolat miam ! miam !) qui nous donnent un coup d’énergie. La vue est superbe avec le petit village et le cirque de Navacelles tout au fond de la vallée. Une belle descente nous attend, mais demain il nous faudra remonter pour sortir du cirque. Effectivement 10 kms de descente et nous arrivons au fond du canyon à l’auberge de la Cascade (tel 04 6781 5095) qui nous donne des chambres individuelles, bien qu’au téléphone on nous avait dit que c’était complet !


Cirque de Navacelles (nous en sommes sortis par la route en diagonale)

Douche bien méritée après cette longue journée, bière et pastis avec un groupe de canadiens dont Birnie a bien du mal a comprendre le français. Excellent dîner et balade sur le lit asséché de la Vis où il y a maintenant des champs. Impression étrange de marcher sur ce qui était autrefois (il y a 4-6,000 ans) une rivière. On se croit au centre de la géologie, très intéressant. Une bonne nuit de repos nous attend.



Dimanche 2 juin : Cirque de Navacelles-St Jean de la Blaquiere-Gignac (46 kms)

Encore du beau temps et départ relativement tôt pour éviter la grosse chaleur durant la grimpette sur l’autre bord du Larzac. Ça monte régulièrement au début et puis tout d’un coup la pente change et il faut se mettre debout sur les pédales pour y arriver. Heureusement il ne s’agissait que de 3-4 kms (à 10-12 % de pente quand même en moyenne) et je réussis à tout faire sur le moyen braquet à l’avant et le troisième à l’arrière, (un gros effort !). Belle vues sur la Vis en contrebas.

Sur le bord du causse vue sur le cirque de Navacelles (encore) à côté d’un hôtel en construction. Route au milieu du buis (taillé SVP ! !) jusqu’à St Maurice de Navacelles. Le restaurant du coin est aussi hôtel (Mr. Pons, hôtel les tilleuls 04 6744 6160, ou sa fille qui fait chambres d’hôtes : les asphodèles 04 6744 6255, email : giteslesasphodeles@net-up.com , ce serait intéressant de voir a quoi ressemble le causse en hiver). Il nous dit qu’il était maire de la ville, et nous donne quelques informations sur l’agriculture et l’élevage sur le causse (les fermes aujourd’hui auraient 5000 hectares, et d’après ses chiffres il faudrait 20 ha par tête de bétail, il a du se tromper quelque part car c’est vraiment beaucoup !). On quitte la grande route et prenons la D 130 qui monte gentiment et offre des tables d’orientation de temps en temps. Pas beaucoup de voitures mais plein de soleil. On passe des menhirs et des dolmens le long de la route et rejoignons La Trivalle sur la D9. Nous nous entendons héler et Berndt notre cycliste allemand de l’Espérou nous rejoint. Nous continuons ensemble jusqu’au bien nommé col des vents avec vue sur toute la plaine de Lodève, Gignac, etc. On se fait une splendide descente jusqu’à St Jean de la Blaquière où on déjeune de bière et sandwiches, puis retrouvons la voiture à l’hôtel le sanglier. Fin de la balade en vélo.


Fin de la journée

Comme il est encore tôt nous trouvons un hôtel à Gignac, douche et sieste puis virée à St Guilhem du désert, un village datant du 11 siècle très bien préservé, malheureusement le cloître de l’église est fermé. Arrêt au pont du diable du Xieme siècle, dont voici l’histoire :
« Guilhaume, le futur Saint, souffrait de voir les pèlerins faire la traversée hasardeuse des gorges. Il décida de construire un pont, mais le Diable dans sa lutte éternelle contre Dieu et ses fidèles, notamment les pèlerins, renversait la nuit ce que Guilhaume construisait le jour à grand peine. Guilhaume donc, fini par se lasser. Il appelle le démon, fait un pacte avec lui aux termes duquel le Diable laisserait Guilhaume terminer le pont et en contre partie, le premier passager qui emprunterait le pont construit deviendrait la propriété du Diable.
Mais Guilhaume, plus rusé que Satan, fit connaître le marché à tous ses amis des environs pour préserver leur existence et empêcher le Démon de s'en saisir quand ils passeraient sur le pont. Le pont terminé, il lâcha dessus un chat, qui fut donc la première âme à emprunter et dont le Diable dut se contenter... .»


Le pont du diable à St Guilhem du désert


Place centrale de St Guilhem du désert

Etrange impression de se retrouver au milieu de plein de gens dans une ville, nous réalisons que nous avons vécu une semaine en pleine nature et sans voir de foule, ce que nous avons bien apprécié. Dîner sur la place du village à St Jean de Fos et nuit tranquille. Le lendemain matin gris et pluie, ce qui nous arrange bien pour conduire mais quelle chance nous avons eu ! ! ! !



Commentaires

Tout d’abord Birnie et moi nous sommes très bien entendus, ce qui est le plus important surtout quand les conditions sont fatigantes. Total 400 kms ce qui est ma meilleure approximation, mon compteur s’étant cassé dés le départ. Quel que soit le plan on finit toujours par une moyenne de 50-60 kms par jour. Le profil du circuit était assez rude avec beaucoup de dénivelés, mais c’était notre choix d’itinéraire. Le format de dîner, dormir et prendre le petit déjeuner en hôtel est excellent car il permet de récupérer après une dure journée. Les hôtels de la chaîne Gîtes de France se sont avérés bien commodes

La prochaine fois je prendrai davantage de routes non goudronnées, et il me faudra absolument emporter les cartes au 1/25,000, il en faudra beaucoup ce qui finit par peser lourd mais il n’y a pas d’alternative (voir Cédéroms et écran GPS ?). Le problème restera toujours de savoir si le chemin sur la carte est passable en VTT. Un altimètre (combiné avec le compteur de distance) aurait été amusant pour nous vanter de nos prouesses. Le GPS est inutile à moins d’avoir les cartes sur Cédéroms. Un appareil photo serait aussi sympathique. Le téléphone portable est indispensable pour les réservations d’hôtel et en cas d’urgence.

Nous avons eu beaucoup de chance avec la météo, les paysages étaient superbes et très diverses. Pour les baguages je crois que les habits que nous avions auraient suffit avec du mauvais temps et les outils et trousse médicale auraient peut-être suffit pour les urgences, mais nous avons eu de la chance de ce côté-la aussi.

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